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REGROUPEMENT DE L'OFFRE L'Apli mène la croisade de son côté

1 300 producteurs étaient présents le 20 janvier à Vire (Calvados).

L'Apli a battu la campagne pour présenter son Office du lait et rallier les producteurs à son projet.

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N ous sommes prêts à adhérer à l'Office du lait que souhaite créer l'Apli, même si ses modalités sont encore floues, confie ce couple d'éleveurs du bocage virois (Calvados). Être attaché à une laiterie ne signifie plus rien. Avec leurs échanges de collecte, les industriels disposent de notre lait comme bon leur semble. » Comme 1 300 autres producteurs, ils ont répondu à l'invitation de l'Apli venue défendre son projet, le 20 janvier à Vire. Ici, comme ailleurs dans le grand Ouest, l'association a su mobiliser une nouvelle fois les éleveurs le mois dernier. « La grève du lait est derrière nous, confiait en décembre un “apliste” du Calvados. Il faut aller de l'avant. » En d'autres termes : organiser les producteurs pour peser sur le marché. Même si, depuis sa création, l'association scande son refus des contrats, c'est pourtant bel et bien une contractualisation producteurs- transformateurs façon Apli qu'elle propose. « Nous voulons réguler l'offre en rassemblant, dans une interprofession autre que le Cniel, les producteurs de toutes tendances syndicales confondues, les transformateurs, les consommateurs, les distributeurs et l'État », a expliqué, à Vire, Christian Manauthon, de l'Apli nationale. Son efficacité sur la maîtrise des volumes et la fixation des prix ne sera véritable que si « elle représente le maximum d'éleveurs. Notre but est de créer une organisation unie, regroupant 100 % des producteurs. » L'étape suivante serait de gérer le lait européen au sein de l'EMB, de concert avec les offices des pays voisins. Fin janvier, les promesses d'adhésion totalisaient « 18,6 % du lait national ».

50 % du lait à court terme

Les rencontres départementales visaient à franchir le cap des 50 % du lait français à court terme. « Les producteurs doivent être solidaires et disciplinés pour peser sur le marché », a confirmé Jean Rousseau, éleveur québécois venu témoigner du modèle canadien (voir encadré). « L'autre condition indispensable est un cadre réglementaire autorisant l'adaptation de l'offre à la demande. » Message bien reçu de l'Apli qui demande l'appui des élus, présents en nombre à Vire. Le projet de loi de modernisation agricole donne des contours flous au cadre contractuel producteurs transformateurs. Il renvoie à la rédaction d'un décret, la définition des volumes à produire et les modalités de détermination du prix.

CLAIRE HUE

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